Manuscript written by Catherine the Great

French Edition

Sochineniia Imperatritsy Ekateriny II na osnovanii podlinnykh rukopisei i s ob"iasnitel'nymi primechaniiami akademika A. N. Pypina, vol. 12 (St. Petersburg: Academy of Sciences Press, 1907).

Mémoires IV [1], p. 197.
[Première partie]

La fortune n’est pas aussi aveugle qu’on se l’imagine; elle est souvent le résultat d’une longue suite de measures justes et précises, non apercus par le vulgaire, qui ont précédé l’évènement; elle est encore dans les personnes plus particulièrement un résultat des qualités, du caractère et de la conduite personnelle. Pour rendre ceci plus palpable, j’en ferai le syllogisme suivant:

Les qualités et le caractère seront la majeure.

La conduite la mineure.

La fortune ou l’infortune la conclusion.

En voici deux exemples frappans.

Catherine II.
Pierre III.
Son père et sa mère

La mère du premier, fille de Pierre I, mourut deux mois environs après l’avoir mis au monde, de phtisie, dans la petite ville de Kiel en Holstein, du chagrin de s’y voir établie et d’être aussi mal mariée; Charles Fréderik, duc d’Holstein, neveu de Charles XII, roy de Suède, père de Pierre III, étoit un prince foible, laid, petit, malingre et pauvre (voyez le journal de Berkholtz dans le Magasin de Büsching). Il mourut l’année 1739 et laissa son fils