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Stéphane Mallarmé

Stéphane Mallarmé

Biography

Stéphane Mallarmé was born in Paris in 1842 to a family of French civil servants. Best described as a revolutionary in the Symbolist movement, his poetry was the precursor to schools such as Dadaism, Surrealism and Futurism. Mallarmé did poorly in school except for languages, and he made a living by teaching English at several provincial schools before moving to Paris to write, under the influence of the works of Hugo and Baudelaire. He is known for his influence on a large group of writers, termed "les mardists" for their Tuesday salon meetings. The group included Yeats, Rilke, Valéry, and Verlaine. Mallarmé was influenced by two notable bereavements: his sister in his youth, and his 8 year old son in 1879. In later years he devoted his life to putting his literary theories on paper, but he died in 1898 at age 56 before he could finish his "Grand Ouevre."

Poems

Les fenetres

Las du triste hôpital, et de l'encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos,

Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu'un beau rayon clair veut hâler.

Et la bouche, fiévreuse et d'azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis ! encrasse
D'un long baiser amer les tièdes carreaux d'or.

Ivre, il vit, oubliant l'horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l'horloge et le lit infligé,
La toux ; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son oil, à l'horizon de lumière gorgé,

Voit des galères d'or, belles comme des cygnes,
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l'éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenirs !

Ainsi, pris du dégoût de l'homme à l'âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s'entête à chercher cette ordure
Pour l'offrir à la femme allaitant ses petits,

Je fuis et je m'accroche à toutes les croisées
D'ou l'on tourne l'épaule à la vie et, béni,
Dans leur verre, lavé d'éternelles rosées,
Que dore le matin chaste de l'Infini

Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j'aime
? Que la vitre soit l'art, soit la mysticité ?
À renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté !

Mais hélas ! Ici-bas est maître : sa hantise
Vient m'écourer parfois jusqu'en cet abri sûr,
Et le vomissement impur de la Bêtise
Me force à me boucher le nez devant l'azur.

Est-il moyen, ô Moi qui connais l'amertume,
D'enfoncer le cristal par le monstre insulté
Et de m'enfuir, avec mes deux ailes sans plume
? Au risque de tomber pendant l'éternité ?

Angoisse

Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête
En qui vont les péchés d'un peuple, ni creuser
Dans tes cheveux impurs une triste tempête
Sous l'incurable ennui que verse mon baiser :

Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
Planant sous les rideaux inconnus du remords,
Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,
Toi qui sur le néant en sais plus que les morts :

Car le Vice, rongeant ma native noblesse,
M'a comme toi marqué de sa stérilité,
Mais tandis que ton sein de pierre est habité

Par un cour que la dent d'aucun crime ne blesse,
Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul,
Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.

Themes

Some scholars of Mallarmé have written about the nature of his work stating that beyond being a poet, he was a transcendental philosopher. Mallarmé is one of the most difficult poets to translate into English because of his suppressed lines and syntactical convolutions, in fact one theme in his poems is the liberation of syntax. Another theme throughout his work is the rejection of mediocrity. Mallarmé believed that poetry alone had permanence and value, and he sought immaculate expression with presence even in absence. In 1866 Mallarmé went through a crisis on existential, artistic, and metaphysical levels. He rejected God, only to find himself in a terrifying void. He came to accept this by imagining and fashioning his own intellectual resurrection.

Bibliography

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Bowie, Malcolm. "MALLARMÉ: Serenity and Violence." Angelaki: Journal of the Theoretical Humanities 5.1 (Apr. 2000): 181-187.

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Mehlman, Jeffrey. "Un amour de Hahn: Of literature and life." PMLA: Publications of the Modern Language Association of America 115.3 (May 2000): 330.

Olds, Marshall C. "Future Mallarme (present Picasso): Portraiture and..." Romance Quarterly 45.3 (Summer98 1998): 168.

Quintana, J. Terrie. "Mallarme's TOUTE L'AME RESUMEE." Explicator 35.3 (Spring77 1977): 24.

Schwartz, Stephen Adam. "Was Mallarme' a transcendental philosopher?: The place of literature in the divagations." Romanic Review 89.1 (Jan. 1998): 89.

Shaw, Mary. "PARODY AND METAPHYSICS: LE COUP DU 'LIVRE.'" Romanic Review 93.4 (Nov. 2002): 445-456.

Wall-Romana, Christopher. "Mallarmé's Cinepoetics: The Poem Uncoiled by the Cinématographe, 1893-98." PMLA: Publications of the Modern Language Association of America 120.1 (Jan. 2005): 128-147.

 

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